mardi 1 décembre 2009

Pour ou Contre la peine de mort? (Grégory Pruvost)

Etre pour ou contre la peine de mort telle est la question?

POUR:

- Beaucoup maintiennent la peine capitale pour des crimes politiques (atteinte à la sûreté intérieure ou extérieure de l'état) ou militaires.

- C'est le meilleur moyen de dissuasion.

- Se venger, par colère:

Par exemple des parents qui veulent que l'assassin de leur enfant paye pour son crime.

Généralement, quand la mort touche un enfant les gens sont pour la peine de mort.

- La peine de mort a un rôle éliminatoire:

elle permet de s'assurer que les criminels ne pourront pas s'évader ou, tout simplement, bénéficier d'une remise de peine et recommencer. Seule la peine de mort peut empêcher la récidive.

Jadis, la peine de mort était:

1°/ Vindicative: offense à la divinité, à l'empereur = vengeance.

2°/ Expiatoire: crime pardonné par le châtiment reçu.

3°/ Exemplaire: intimidation des criminels.

CONTRE:

- La peine de mort est immorale

- La peine de mort est illogique:

Parce que toute exécution d'un être humain viole par deux fois la Déclaration universelle des droits de l'homme:

- Article 3: " Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ".

- Article 5: " Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ".

- La peine de mort n'est pas juste:

Elle est arbitraire: nombreux sont les éléments non directement liés à la culpabilité ou à l'innocence de l'inculpé qui peuvent influer son sort:

- Le passé, le rang social et la réputation de la victime
- Pour les professionnels (avocats): dépend de leur habilité, de leur expérience, de leur opinion politique, de leur origine ethnique.
- Pour certains, c'est un match à gagner: obtenir la tête de l'accusé.

Elle est discriminatoire et raciste: car elle est appliquée d'une manière injuste: frappant davantage les noirs que les blancs, les pauvres que les riches et enfin les hommes que les femmes.

Globalement, elle est prononcée de manière disproportionnée à l'égard des pauvres, des marginaux, des malades mentaux, des membres des minorités ethniques, des personnes sans défense.

(Exemples: En 1990, l'Etat du Texas a exécuté Johnny Ray Anderson dont le Q.I. était inférieur à 70. Il n'était même pas capable d'énumérer les mois de l'année.

Depuis 1976, un seul Blanc a été exécuté pour avoir tué un Noir. Mais au Texas, un noir court six fois plus de risques d'être condamné à mort que l'inverse.)

- La peine de mort est inutile:

La nécessité des peines dépend de leur efficacité. Si une peine n'atteignait pas le but qu'on se propose en l'infligeant, à coup sûr elle ne serait pas nécessaire.

N'y aurait-il que la mort pour châtier l'assassin ?

Le grand argument des partisans de la peine de mort est qu'elle exerce un effet dissuasif. Or, de nombreuses études indiquent que ceux qui commettent des crimes graves le font très rarement après en avoir calculé les conséquences.

Le crime est une maladie sociale qui peut être victorieusement combattue.

Le criminel agit souvent sous le coup de la passion, sous l'influence de l'alcool ou de la drogue. Parfois, les meurtriers sont instables ou mentalement handicapés. Dans aucun de ces cas, la crainte de la peine de mort ne pourrait avoir un effet dissuasif. Généralement, le criminel n'a pas présentes à l'esprit les conséquences de son geste pour lui-même.

La peine de mort empêche-t-elle le crime ?

Aucune étude n'a jamais pu démontrer que la peine de mort provoquait une diminution du nombre de crimes, ni que son abolition entraînait une recrudescence de la criminalité. Ainsi, aux Etats-Unis, on n'a jamais constaté de différences significatives dans le pourcentage des meurtres entre les Etats qui ont aboli la peine de mort et ceux qui l'ont maintenue ou rétablie. Dans les pays qui ont aboli la peine de mort, il n'y a pas plus d'assassins qu'avant.

Une étude faite par un criminologue connu entre 1967 et 1985 a constaté que les meurtres ont régulièrement augmenté, bien que les homicides volontaires aient été passibles de la peine capitale et que nul ne l'ignorât.

Les partisans de la peine de mort disent souvent que la mort d'un condamné l'empêche de récidiver.

Une étude prouve qu'aux Etats-Unis (en Pennsylvanie), sur 607 prisonniers mis en liberté conditionnelle il n'y eut qu'un seul cas de récidive.

Une autre étude montre qu'en Grande-Bretagne sur 239 prisonniers mis en liberté seul deux d'entre eux avaient récidivé. Les autres se sont "réinsérés dans la société".

Est-elle exemplaire, cette mort ?

Celle qu'on inflige à 2 ou 3 heures du matin dans une courette sale de prison entre officiels, clandestinement et dont la presse elle-même n'ose pas parler ?Une peine de mort dont on a honte, ne peut plus être qu'une inutile barbarie.Selon Albert Camus, si la peine de mort doit être un symbole d’exemplarité alors, il ne faut pas accepter qu’elle se fasse en cachette. On doit lui donner plus d’attention, la faire au grand jour, multiplier les photographies et même téléviser l’événement. En plus, il faudrait présenter tous les rapports médicaux décrivant l’état du corps après l’exécution. Bref, l’idée d’exemplarité est bonne mais la réalité est tout autre : la peine n’a aucune valeur exemplaire.

La peine de mort est cruelle:

Si la douleur donne des excuses, elle ne donne pas raison. La cruauté du châtiment infligé au condamné n'efface pas la souffrance de la victime et de sa famille.

Toutes les méthodes d'exécutions sont cruelles, voire barbares: lapidation, décapitation, pendaison, électrocution et même l'injection létale.

Si le détenu connaît la date, il évite la peur de se réveiller pour affronter brusquement la mort. Mais en tout cas, l'angoisse est telle qu'elle peut aboutir à un état psychosomatique (c'est-à-dire l'expression physique d'un problème mental).

Certains prisonniers dépriment à un point tel qu'ils se désistent de leur appel et acceptent l'exécution comme une forme de suicide.

Les condamnés à mort sont fréquemment mis à l'écart des autres prisonniers et placés dans des endroits réservés, connus sous le nom de "couloirs de la mort".En apportant une réponse violente à un problème de violence, la peine de mort n'engendre-t-elle pas un climat qui fait de la violence une règle ? La cruauté du châtiment infligé au condamné effacera-t-elle la souffrance de la victime et de sa famille ? N'y a-t-il pas d'autres alternatives pour rendre justice à ceux qui ont été meurtris ?

La peine de mort est irréversible:

De plus, l'erreur judiciaire est toujours possible et il faut donc exclure un châtiment sur lequel il est ensuite impossible de revenir. La preuve, c'est qu'il est possible que des expertises se contredisent.

Notre système juridique ne peut être infaillible parce qu'il est régi par des êtres humains qui sont faillibles. Et lorsqu'elle reconnaît son erreur, il est parfois trop tard.

Aussi longtemps que la peine de mort est maintenue, le risque de mettre à mort un innocent est toujours présent. Trois cent cinquante personnes, condamnées à mort aux USA entre 1900 et 1985, étaient innocentes. Parmi elles, certaines ont pu échapper à leur sort quelques minutes avant d'être exécutées, mais vingt-trois ont été tuées. Un rapport du Congrès américain rédigé en octobre 1993 par le sous-comité pour les Droits Constitutionnels et Civiques a relevé les noms de quarante-huit prisonniers innocentés et libérés du couloir de la mort depuis 1972. La conclusion de ce rapport énonce : "Si l'on se fonde sur l'expérience du passé, on peut estimer qu'un nombre important de condamnés à mort sont effectivement innocents des crimes qu'on leur impute. Il est probable que beaucoup d'entre eux seront exécutés".

La peine de mort engendre la violence:

Il existe aux Etats-Unis une criminalité terrible due à la vente libre d'armes. Il faudrait essayer de faire comprendre au public américain qu'au lieu de dépenser tant d'argent à des exécutions, il faudrait en consacrer davantage à des programmes de prévention ou de réinsertion.

La peine de mort est un meurtre légal avec préméditation. C'est un acte de violence qui engendre d'autres violences. est le seul moyen de défense efficace dont dispose la société face à certains criminels. Elle permet de proportionner la peine à la gravité du crime. Pour beaucoup de gens, la peine de mort les rassure. Ainsi, ils se sentent plus en sécurité.


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